Il ne fait aucun doute que le barbering a connu une croissance sans précédent au cours des cinq dernières années. Mais la pandémie de COVID-19 a tout changé.Des fermetures de salon aux services restreints chez les barbiers, les soins pour hommes ont subi un coup dur. Comme le confinement force bien des gens à passer des mois sans coupe de cheveux, il n’est pas surprenant que beaucoup d’hommes (ou leurs partenaires) aient pris les choses en main et se coupent les cheveux eux-mêmes.Mais il faut se demander combien de clients retourneront à leur salon local pour leur coupe de cheveux, la taille de leur barbe ou leur rasage habituel. La pandémie crée des pressions financières pour les propriétaires, stylistes et barbiers, et a eu un impact sur les clients ; il n’est donc pas réaliste de s’attendre à ce que chaque client reprenne ses habitudes. Certains propriétaires et stylistes pensent donc de façon proactive aux façons de modifier leur entreprise. « Il est important, je pense, d’évoluer et d’approfondir ses connaissances », affirme Éric Charpentier, dualiste chez Coiffure Blunt à Montréal. « Nous sommes incroyablement chanceux d’avoir un emploi où tout change ; l’adaptation aux nouvelles tendances est une bonne façon de continuer à se pousser pour apprendre, évoluer et essayer de nouvelles choses.
À contre-courant
Bien que Éric aime travailler les cheveux des hommes (il a été finaliste dans la catégorie Styliste hommes aux Contessas de 2020),il était important pour lui d’apprendre à travailler les cheveux des hommes et des femmes, et comment colorer et coiffer (donc être « dualiste »). « J’adore les deux — ils sont très différents, et j’adore faire plusieurs services quand je suis derrière le fauteuil, confie-t-il. La coloration complète est très demandée chez les hommes, et aussi le balayage. » Bien que,pour de nombreux hommes, la coloration se limite à cacher les cheveux gris, il est important de savoir comment offrir une gamme de services pour bâtir les affaires avec votre client. « J’ai réalisé que les hommes prennent plus de temps pour eux- mêmes ; ils ont des rendezvous réguliers et essaient de trouver le meilleur styliste ou barbier pour paraître à leur meilleur », ajoute-t-il. La capacité de couper les cheveux courts et longs a joué un rôle déterminant dans la carrière de Maki Mak, styliste et barbière au Zinc Hair Studio de Vancouver. « Pour moi, le barbering et les coupes pour hommes sont très importants, surtout pour les cheveux courts, parce qu’on peut vraiment voir le poids dans les cheveux. Et ça s’applique aux cheveux longs, affirme-t-elle. Si on travaille seulement les cheveux longs, on ne voit pas toujours la répartition du poids dans la coupe. Quand j’ai commencé à couper les cheveux longs, je me sentais comme un robot, faisant le même dégradé chaque fois, jusqu’à ce que je commence comme barbière. J’ai réalisé que si je laisse une partie plus longue ou que j’oublie une mèche, la répartition du poids change la coupe ou la couleur et ce n’est pas flatteur. On peut vraiment évaluer la forme de la tête, aussi.
Améliorer l’expérience
Pour Thom Robins, propriétaire de Thom, salon de coiffure pour hommes et de barbier de Vancouver, l’idée d’offrir à ses clients une nouvelle expérience fait partie de son inspiration pour sa propre entreprise, lancée en 2019. « Nous avons ouvert une entreprise qui, selon les normes canadiennes de barbering, est un peu plus européenne et plutôt un salon pour hommes, raconte Thom. Bien des salons de coiffure ici sont traditionnels, très décontractés, très masculins. Je voulais vous présenter quelque chose qui s’inspirait de mon expérience de travail à Londres et à New York et ressemblait davantage à un salon, avec un service supérieur et des stylistes possédant de meilleures compétences techniques, pour en offrir plus au client. Je pense que les clients l’exigent, maintenant. » Avec la pandémie, son entreprise s’est adaptée aux besoins grandissants des hommes. « Nous offrons toujours des services de rasage, mais ce n’est pas la majeure partie de nos revenus. Nous offrons beaucoup de services pour la barbe, mais la majeure partie de nos activités touchent les soins capillaires », ajoute-t-il. Certains clients réalisent combien ils ont économisé pendant la pandémie, mais l’expérience d’être au salon de coiffure ou de barbier manque à d’autres. Comme la pandémie a grandement changé l’expérience client (en raison des protocoles supplémentaires de santé et de sécurité), il est important de préserver celle-ci le plus possible. « Certains clients ont réalisé qu’ils avaient économisé de l’argent (en restant à la maison), alors ils ne viennent pas aussi souvent, explique Maki. Pour nous, le shampoing et le massage du cuir chevelu sont une partie importante de l’expérience ; certains clients disent que ça leur manque. L’expérience de nous voir et de se sentir unique leur manque. Je pense que ça améliore beaucoup leur santé mentale. Bien des hommes qui n’ont pas coupé leurs propres cheveux pendant la pandémie arborent des coiffures plus longues que certains ont même décidé de garder. « Nous recevons souvent des appels de gens qui demandent si nous avons quelqu’un qui coupe les cheveux longs. Bien sûr que oui ! Je pense que bien des hommes ont eu de mauvaises expériences chez le barbier, révèle Thom. Nous recevons aussi beaucoup de clients qui se rendaient auparavant dans des salons plus axés sur les femmes, et maintenant ils se sentent plus à l’aise de venir nous voir, parce qu’ils estiment que l’environnement, comparable, est spécifiquement pour eux. »
Perfectionnement
Comme de nombreux cours gratuits sont offerts en ligne, c’est le moment idéal d’acquérir de nouvelles compétences pour vous aider à élargir votre clientèle (surtout si votre province ou région est toujours en confinement). « La formation continue est si facile, avec tant de vidéos et Instagram. Je suis de nombreux stylistes et barbiers différents. Il y a tellement de publications à regarder, dont s’inspirer et à explorer, affirme Maki. Le fait de prendre plus de temps pour s’exercer sur une marotte ou un mannequin et d’essayer une nouvelle technique vous aidera certainement à découvrir différentes façons de faire les choses. Cela influera sur votre vie quotidienne et pourrait ouvrir des possibilités. Et avec la tendance aux chevelures longues chez les hommes, il est important de faire évoluer votre ensemble de compétences pour pouvoir gérer n’importe quelle longueur, type ou texture de cheveux. « Il est important de suivre les changements dans l’industrie et de s’éduquer. Sans nouvelles compétences, vous n’avancez pas et vous ne pouvez pas répondre à la demande du client, donc vous ne générerez pas de profits supplémentaires, ajoute Éric. J’aime coiffer les hommes parce qu’il y a tellement de façons de travailler. J’adore créer de la texture, des lignes nettes et un fade épatant sur la même tête ! La coiffure pour hommes est très créative et on voit l’impact instantané de sa coupe. Il faut garder son élan, sinon on stagne, poursuit Thom. J’espère que la pandémie apprendra aux gens à faire autre chose. Élargissez et diversifiez vos services et ne restez pas oisif. Cherchez des façons d’ajouter de nouveaux services. Pour l’avenir du barbering et de la coiffure pour hommes, je pense que c’est une évolution. Je pense que le traditionalisme est mort. Je ne pense pas qu’il disparaisse complètement, mais il ne suffit plus, parce que les demandes des clients changent.
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