Les années 90 ont certainement influencé plusieurs des tendances coiffure récentes ; les undercuts et les coupes déconnectées sont un exemple de l’énorme influence de la nostalgie sur leur popularité de plus en plus forte. Au salon, de plus en plus de clients demandent les looks d’avant-garde des mannequins des semaines de mode du monde entier, des vedettes et des influenceurs des réseaux sociaux. Dani Niven, éducatrice STMNT Grooming Goods, spécialiste des cheveux courts et propriétaire de Rebel X, à Calgary, en Alberta, a remarqué, cette saison, une transition des coiffures longues féminines aux coupes au bol et aux coupes mulet ébouriffées, qui repoussent les limites traditionnelles et encouragent les gens à exprimer leur individualité.
« Bien des gens viennent me voir pour faire couper tous leurs cheveux, juste pour se sentir plus eux-mêmes et plus à l’aise dans leur corps, révèle-t-elle. J’adore les coupes au bol, qui peuvent être très audacieuses et déconnectées. J’aime énormément les coupes droites parce que les lignes sont radicales, surtout avec une frange longue. » Les coupes shag et wolf et le mulet moderne ont été extrêmement populaires l’an dernier et on continue d’en voir des variantes, avec un accent sur l’ajout d’une texture (dégradés) et d’une déconnexion. On remarque également des coupes très courtes texturées cette saison. « On voit beaucoup de textures courtes prononcées réalisées par piquetage ou au rasoir », affirme Joseph Anthony Iannicello, éducateur American Crew et propriétaire du In the Chair Hair Studio, à Windsor, en Ontario. « Ensuite, les gens les personnalisent avec diverses lignes, que ce soit une frange effilée ou des détails à l’avant. »
L’art de la coupe
Quand on essaie de perfectionner une coupe déconnectée comme le undercut, Dani explique qu’il est important de respecter la forme de la tête et de ne pas dépasser la région pariétale. « Si vous faites un undercut à l’arrière de la tête, il ne faut pas dépasser l’os occipital, poursuit-elle. Complétez la forme de la tête du mieux possible lorsque vous réalisez un undercut, que vous rasez les côtés, ou quelque chose du genre. Il existe des façons soignées de le faire qui distinguent votre undercut du travail d’une personne qui épare sommairement une section de la chevelure avant de la raser. » Comme l’ajout d’une déconnexion à vos coupes est très technique, Joseph Anthony souligne qu’il faut tout d’abord saturer les cheveux du client avant de créer des sections. « Le type de section dépend de la coupe que vous faites, ajoute-t-il. Il peut s’agir de sections verticales, en fer à cheval ou en biais dans le dégradé. On peut créer bien des types de sections, qui sont la principale façon de s’organiser pour réaliser la coupe qu’on veut. »
« En coiffure à l’heure actuelle, on repousse de plus en plus les limites. Les clients peuvent être qui ils sont et porter une coupe qui les fait se sentir mieux dans leur peau. » —DANI NIVEN, ÉDUCATRICE STMNT GROOMING GOODS, SPÉCIALISTE DES CHEVEUX COURTS ET PROPRIÉTAIRE DE REBEL X, CALGARY, ALBERTA
Savoir s’adapter
Il importe bien sûr d’employer les bonnes techniques et les bons outils, mais, souligne Dani, il faut aussi prêter attention aux motifs de pousse. « Quand on ajoute un peu de déconnexion quelque part, il faut vraiment comprendre comment les cheveux vont tomber, dit-elle. Par exemple, si on veut créer une coupe mulet très déconnectée sur les côtés mais qui tombe bien sans être gonflée, il faudra peut-être passer la tondeuse un peu plus haut pour que la coiffure tombe bien. Il faut examiner la chevelure de votre client, ses motifs de pousse, comment elle tombe naturellement, et se baser là-dessus. » Bien qu’une consultation approfondie soit essentielle à toute coupe, Joseph Anthony ajoute que la communication est encore plus importante quand on ajoute une déconnexion aux coupes afin qu’il y ait une compréhension mutuelle entre les stylistes et leur clientèle. « Écoutez toujours votre client et communiquez clairement, poursuit-il. Vous pourrez donc vous assurer qu’il est satisfait de votre travail précédent et actuel, et que vous êtes sur la même longueur d’onde. »
CONSEIL DE PRO BIEN QUE LA COUPE À SEC PERMETTE DE RAFFINER LA FORME ET LA DÉCONNEXION, IL EST IMPORTANT DE TRAVAILLER UNE CHEVELURE FRAÎCHEMENT LAVÉE POUR AVOIR UNE IDÉE DES MOTIFS DE POUSSE ET DES FORMES NATURELLES.
Repousser les limites
Certains stylistes sont encore limités par les normes de coupe traditionnelles, mais, selon Dani, il est temps de repousser ces limites-là. « Une fois qu’on a une bonne base de connaissances, on peut comprendre comment créer sa propre version de ces connaissances-là, affirme-t-elle. Vous comprendrez mieux comment enfreindre les règles si vous maîtrisez les bases. » La déconnexion peut bien sûr aider à personnaliser les coupes, et Joseph Anthony souligne qu’elle peut aussi stimuler les affaires au salon. « Quand on crée une coupe asymétrique, les cheveux ne repoussent pas de manière uniforme et symétrique, donc le client doit revenir plus souvent pour entretenir la forme de cette coupe-là, explique-t-il. Donc deux, trois ou quatre semaines passent, et la chevelure pousse lentement. La forme et la déconnexion qui avaient été créées lors de la coupe disparaissent. Il est donc obligé de revenir plus tôt ou de laisser ses cheveux pousser naturellement. » « Quand la chevelure pousse, l’effet ne sera pas le même, ajoute Dani. Par exemple, la coupe va pousser les cheveux qui sont par-dessus. Dites à votre client qu’il va devoir revenir toutes les deux semaines environ pour faire retoucher la déconnexion, ce qui se traduit, pour vous, par plus de revenus. »
PHOTOS: HAIR: DANIELE DE ANGELIS, TONI&GUY, LONDON, COLOUR: STUART MATUSKA, MAKEUP: MARIA COMPARETTO & KATIE MOORE, WARDROBE STYLING: BORNA PRIKASKI, PHOTO: KEVIN LUCHMUN, HAIR: LAURA SCOTT & BAYLEIGH PEACE, MARK LEESON, U.K., MAKEUP: LAUREN MATHIS, WARDROBE STYLING: M&R, PHOTO: RICHARD MILES, HAIR: OLIVIA BINCH, MARK LEESON, U.K., MAKEUP: LAUREN MATHIS, WARDROBE STYLING: BERNARD CONNOLLY, PHOTO: RICHARD MILES
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