Parlez-nous de vous. Comment vous êtes-vous lancée dans l’industrie de la beauté ? Avez-vous toujours su que vous vouliez être styliste ?
J’ai fait des études universitaires en affaires, et pendant mes études, j’ai travaillé comme assistante dans un salon de coiffure le samedi. J’aimais vraiment ça, mais je n’ai jamais vraiment pensé que c’était une option pour moi. J’ai été acheteuse pour une chaîne de bijoux pendant un certain temps, et après quelques années, j’ai réalisé que je n’aimais pas mon travail. Si j’allais faire quelque chose pendant la majeure partie de ma vie, je voulais vraiment aimer ce que je ferais. J’ai repensé à l’époque où j’étais assistante dans un salon de coiffure et j’ai décidé de me lancer. Ce n’est qu’à l’âge de 24 ans que j’ai fait le saut, que j’ai quitté mon emploi, que j’ai vendu ma voiture et que j’ai commencé mes études en coiffure.
Je portais tout le temps mes cheveux en queue de cheval pendant ma jeunesse, donc beaucoup de mes professeurs ont été surpris que je devienne styliste, et ça a été super épanouissant. Ce n’est pas une chose que j’ai planifiée toute ma vie, mais une chose sur laquelle je suis tombée et j’adore ça.
Quelle histoire inspirante ! Ça montre que même si on ne sait pas ce qu’on va faire dans la vie dès son jeune âge, il n’est pas trop tard pour explorer la coiffure comme métier si elle nous intéresse.
Il n’est jamais trop tard. Et je pense que l’expérience que j’ai acquise auparavant m’a vraiment aidée. À mon avis, parfois, si on se lance dans quelque chose tout de suite après le secondaire, on peut se demander si c’est le bon choix. J’ai vraiment pu examiner mes autres options, et celle-ci, c’est la meilleure.
Je suis sûre que c’était un risque pour vous de faire ce changement. Étiez-vous inquiète ? Comment avez-vous réussi à continuer ?
C’était un risque énorme. Heureusement, ma mère a été l’un de mes plus grands soutiens et elle s’est occupée de mon hypothèque quand j’ai quitté mon emploi pour étudier la coiffure.
J’ai enseigné à l’Institut Aveda avec Roberto [Sinopoli, propriétaire du Verde Salon à Winnipeg] et sa mère, Rosina, était en fait mon professeur à l’école de coiffure. C’était une enseignante incroyable qui nous a vraiment encouragés et préparés aux réalités d’être styliste.
Roberto et moi sommes restés en contact pendant tout ce temps-là, et j’ai décidé après un certain temps que je voulais vraiment avoir quelque chose que je pourrais diriger. Roberto ressentait la même chose et nous sommes entrés en contact et avons fini par ouvrir le premier salon Verde ensemble il y a six ans.
Je travaille derrière le fauteuil huit heures par semaine seulement en ce moment. Le reste du temps, j’éduque, je planifie et je m’occupe de l’administration.
Je sais que vous participez aux Contessas depuis plusieurs années. Depuis combien de temps ?
Je compétitionne depuis sept ans ; je me suis inscrite pour la première fois en 2018 ou 2019 et j’ai participé quatre fois. J’ai eu la chance d’être finaliste chaque fois, mais je n’avais jamais gagné jusqu’à présent.
Chaque année où je participe, après la séance photo, j’ai vraiment l’impression d’avoir accompli quelque chose d’énorme, donc ça n’a pas vraiment d’importance si je gagne ou non. Les gens qui participent juste pour gagner passent à côté de la question. Une victoire, c’est bien, mais c’est extraordinaire de voir son nom et sa collection à l’écran.
Qu’est-ce que cette victoire signifie pour vous, surtout après ces dernières années pendant la pandémie ?
Il y a plusieurs réponses à cela. Notre équipe a vraiment vécu beaucoup de choses. Je sais que beaucoup de salons ont eu du mal à garder leurs stylistes, mais nous avons eu la chance de voir revenir toute notre équipe et je pense qu’elle est vraiment engagée et reconnaissante de faire de nouveau ce qui la passionne.
Je pense que cette victoire montre à toute notre équipe, en particulier à notre nouveau talent, ce qui est possible et ce qu’on peut faire quand on se lance et qu’on passe à l’action. Après tout ce qui s’est passé au cours des dernières années, essayons de nouvelles choses et faisons-nous connaître.
Qu’est-ce que vous aimez le plus dans les compétitions ?
Je veux donner un excellent exemple à notre équipe, afin qu’elle sache qu’il y a tellement plus que de tout simplement travailler derrière le fauteuil, ce qui est déjà une carrière extraordinaire. Il faut se lancer, faire ressortir son côté créatif et sortir des sentiers battus. J’ai l’impression que les gens pensent qu’il y a une sorte de cours qu’ils doivent suivre pour faire une séance photo et inscrire une collection. Comme bien des stylistes sont perfectionnistes, il est difficile de réaliser qu’il faut tout simplement s’y mettre.
Il faut trouver un artiste maquillage ou réaliser le maquillage soi-même, embaucher un photographe et fixer une date pour la séance photo. Votre collection va probablement changer huit fois, et ce n’est pas grave, parce que ça fait partie du processus.
Qu’est-ce qui vous a inspirée pour votre collection ?
J’ai été inspirée par X-Presion Creativos. L’année dernière, c’était la première fois qu’Aveda travaillait avec eux et j’ai trouvé leur travail super cool. J’ai toujours été inspirée par eux. J’adore leur technique de pixellisation et ça m’a époustouflée. Ils font de la coiffure un véritable art, non seulement par la couleur, mais aussi par la texture, et c’est vraiment de là que j’ai tiré beaucoup de mon inspiration.
Comment avez-vous décidé des techniques de coiffure et des couleurs ?
Je ne planifie jamais exactement ce que je vais faire parce que je sais que ça va changer de toute façon. En regardant mes collections passées, j’ai remarqué que j’ai un style plus discret et plus doux. C’est ce qui m’attire.
J’aime trouver l’inspiration partout : les podiums, les magazines, Internet, Pinterest. J’essaie de voir ce qui m’attire. Je savais que je voulais faire une sorte de technique de tissage et de tressage pour cette collection.
Je n’ai jamais essayé de tisser les cheveux auparavant, mais c’est ce que je voulais faire cette année. J’ai toujours fait de l’art et de l’artisanat, alors j’ai pensé que je serais capable de le faire. J’ai essayé, et heureusement, ça a fonctionné. Je savais que le tissage lui-même prendrait un certain temps, alors j’ai incorporé des postiches que j’ai tissés dans les cheveux de mes mannequins pour gagner du temps le matin de la séance photo, et pouvoir me concentrer sur le look général.
Parlez-nous de la séance photo.
Elle a eu lieu l’été. Rachel [Kilgour, styliste au salon Verde et finaliste aux prix Contessa] a partagé notre photographe et nous avons fait nos séances photo le même jour. Il n’y a pas eu de grands problèmes imprévus, mais ce qui était bien, c’est que beaucoup de nos jeunes stylistes que les compétitions intéressent ont donné un coup de main, et c’était vraiment agréable d’avoir un groupe d’entre nous impliqués dans le processus. C’est une expérience qu’ils peuvent mettre dans leurs bagages et ils se sentent vraiment fiers.
Quelle est la prochaine étape pour vous ? Y a-t-il des objectifs ou des projets auxquels vous travaillez dont vous pouvez nous parler ?
Verde est également propriétaire de l’Institut Aveda à Winnipeg, et nous allons le déménager dans un nouvel espace plus grand pour pouvoir l’agrandir. J’ai l’intention d’aider à cette transition. De plus, je me concentre vraiment sur la croissance de notre équipe, à la fois techniquement, professionnellement et personnellement, donc je suis à mettre en place une tonne d’éducation pour cela.
Salon: Verde Salon, Winnipeg, Man.
Maquillage: Corbin Cyr
Photos: Rejean Brandt
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