Comment avez-vous fait vos débuts dans l’industrie de la coiffure ?
Ma tante possède un salon de coiffure dans ma ville natale. J’ai toujours aimé travailler, donc dès que j’ai eu l’âge légal de travailler, j’ai obtenu un emploi. Au bout d’un an, elle m’a demandé de travailler à la réception. J’ai fait des tâches administratives générales, y compris la présentation de la marchandise et la prise de rendez-vous. Cela a renforcé le fait qu’après avoir obtenu mon diplôme d’études secondaires, j’allais aller à l’école de coiffure. Juste après le secondaire, j’ai suivi un programme de conception de coiffure de huit mois et demi et j’ai commencé à travailler tout de suite. J’ai eu beaucoup de chance que ce que je voulais faire soit quelque chose que j’étais réellement capable de faire, et c’était la bonne décision.
Félicitations pour votre prix Styliste provinces atlantiques ! Qu’est-ce que ça fait de gagner ce prix pour la deuxième année consécutive ?
C’est irréel ! Nous participons tous pour gagner et pour l’émotion de l’expérience, mais on dirait qu’il y a plus de pression quand on a quelque chose à perdre et qu’on défend le titre. J’ai participé à de nombreuses compétitions et on ne gagne décidément pas à chaque participation, mais c’est gratifiant et excitant chaque fois. Je suis très reconnaissante, parce que je sais ce que c’est de faire tout ce qu’on peut et que son travail ne soit pas reconnu. C’est important de se demander : « Qu’est-ce qui va me rendre fier de cette collection-là ? », parce qu’il n’y a pas que la victoire qui compte.
Votre collection gagnante a-t-elle un nom ?
Oui, Future Festival.
Qu’est-ce qui l’a inspirée ?
L’industrie de la musique est l’une des dernières à revenir à la même capacité qu’avant la pandémie et je pense que les grands festivals de musique en plein air manquent vraiment aux gens. Évidemment pour la musique, mais aussi pour la mode et l’exutoire qu’ils représentent pour eux. Bien des gens y vont juste pour s’habiller de manière vraiment excentrique et s’exprimer de cette façon. C’est ce que j’avais à l’esprit pour le concept de cette collection.
C’était votre deuxième séance photo pendant la pandémie. Comment ça s’est passé ?
L’année dernière, je l’ai faite en février, environ deux semaines avant notre fermeture. Cette année, je l’avais prévue en mai, mais notre province est ensuite entrée en confinement et elle a dû être annulée. C’est vraiment décourageant, parce qu’on a déjà investi tellement de temps, d’argent et d’énergie mentale et émotive dans la création de son concept, l’achat de la garde-robe et l’organisation des rendez-vous avec le photographe, les artistes maquillage et les mannequins. Une annulation est désastreuse. Je me sentais un peu perdue et démoralisée. Puis, lorsque les frontières se sont ouvertes entre le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse (parce que mon photographe vient d’une autre province), j’ai eu envie de refaire la séance photo. Ç’a été un tourbillon d’émotions.
S’est-il produit quelque chose qui vous a marquée pendant la séance photo ? Un moment mémorable ?
Avant la date de la séance photo, les restrictions entre nos frontières ont été accrues. Heureusement, mon partenaire travaille dans le domaine de la logistique et a élaboré beaucoup de protocoles liés à la COVID-19 pour les événements. Nous avons fini par devoir inscrire la séance photo comme événement, et tous les protocoles ont été approuvés par le service de santé publique. Il a fallu respecter beaucoup de protocoles le jour de la séance photo pour que tout le monde soit en sécurité. Ç’a été toute une matinée, parce que jusqu’à ce que mon photographe traverse la frontière, nous ne savions vraiment pas si la séance photo allait avoir lieu ou non. Je ne pense pas avoir dormi la nuit précédente et nous nous croisions les doigts, mais cela a ajouté un élément de joie et de satisfaction à la journée. Je me sentais tellement chanceuse de pouvoir la faire.
Qu’est-ce que vous aimez le plus dans les compétitions comme les Contessas ?
J’aime échanger avec d’autres stylistes qui évoluent dans ce même domaine concurrentiel. Le fait de pouvoir réaliser le processus entier, soit l’idée issue de quelque chose qu’on a envie de créer, puis son exécution (ce qui fonctionne quant à la garde-robe, au maquillage, au concept, à l’éclairage, à l’arrière-plan et à la catégorie sur laquelle vous voulez vous concentrer), puis sa réalisation, est vraiment spécial. C’est incroyable de pouvoir faire ça et de célébrer le processus de tout le monde, aussi.
Pensez-vous que vos victoires sont avantageuses pour votre carrière ?
Oui, c’est certain. Les clients adorent en entendre parler. C’est un processus où on apprend beaucoup, qui enseigne à être humble, parce que tout ce qu’on fait ne réussit pas forcément.
Je travaille pour Goldwell en tant qu’éducatrice indépendante, donc le réseautage avec d’autres stylistes de cette façon-là est génial. Je pense que ça démontre son engagement et sa passion, alors d’autres stylistes veulent suivre vos programmes et écouter ce que vous avez à dire sur vos expériences. Avec Michelle Pargee, j’offre un programme sur la création de photos de compétition. Quand on crée le contenu soi-même, ça aide à sentir qu’il est plus pertinent.
Quels conseils donneriez-vous à tous ceux qui envisagent de participer aux prix Contessa, en particulier ceux des petites villes ou provinces qui peuvent se sentir intimidés ?
Je vis dans une région très rurale et je pense qu’il s’agit tout simplement de trouver un ou plusieurs mentors qui représentent la version du succès que vous aimeriez connaître un jour, que ce soit par le type de coiffures ou de coloration qu’ils créent, le type de photographie ou même tout simplement le type de mentor qu’ils sont. C’est important de trouver quelqu’un qui peut vous aider à tracer votre voie et répondre à vos questions. Par exemple, Michelle Pargee a l’intérêt des autres à cœur, ce qui est crucial. On peut également suivre son propre chemin, mais le parcours peut être magnifique si on a quelqu’un vers qui se tourner pour obtenir un soutien et des conseils. Le processus de création puis de présentation de son travail, que ses pairs voient et jugent, est très émotif, donc je pense que le mentorat aide beaucoup.
Créez quelque chose de vraiment authentique dont vous pouvez être vraiment fier, parce que, la plupart du temps, on ne gagne pas, donc il faut trouver un moyen de se sentir vraiment fier de son travail, quoi qu’il arrive. Célébrez bien sûr les moments où vous gagnez. Mais il n’y a pas que ça qui compte, alors créez quelque chose de vraiment important et authentique pour vous, et qui vous satisfait. Même si c’est un cliché, si vous le faites, vous vous sentirez toujours gagnant. Chaque fois que vous trébuchez et que ça ne fonctionne pas, tirez toutes les leçons possibles de cette expérience pour la prochaine fois.
Qui sont vos mentores dans l’industrie ?
Michelle Pargee a toujours été une excellente mentore pour moi, ainsi que Rodica Hristu, une autre artiste Goldwell qui m’a toujours solidement appuyée quand j’étais jeune styliste et que je m’aventurais dans les compétitions et la formation. Ce sont des femmes puissantes qui veulent élever les jeunes stylistes, pas du tout pour leur propre gain, mais tout simplement parce qu’elles veulent que les stylistes profitent de leur succès. Et si elles ont quelque chose à partager, elles le font.
Qu’est-ce que cette victoire signifie pour vous ?
J’espère de pouvoir continuer sur la voie où je me trouve, en continuant de grandir, de participer à des compétitions et certainement d’encadrer les autres. J’ai eu des mentors incroyables, donc c’est quelque chose de vraiment important pour moi de pouvoir aider et élever les stylistes qui veulent suivre la même voie.
Pouvez-vous nous faire part de vos objectifs ?
Je veux gagner le prix Coloriste canadien. C’est la catégorie que je vise. La coloration est ce qui m’inspire. J’aime les formules, la chimie de la coloration et la création de différents placements et de différents effets, donc j’ai l’œil sur la catégorie de la coloration.
Comment l’année s’est-elle déroulée pour vous ?
Il y a eu des hauts et des bas toute l’année. L’équipe du salon dont je suis propriétaire est aussi forte que jamais. C’est notre septième année en affaires et je suis très fière de mon personnel et très reconnaissante envers lui. Mon équipe est forte et solide, et ç’a été un énorme cadeau pour moi. Elle est très solidaire et très inspirée, donc ç’a été un point culminant. La réalisation de cette séance photo a été un grand moment. Tout est toujours tellement imprévisible ; donc il y a certainement eu des hauts et des bas, mais j’ai certainement l’impression que nous avons été plus chanceux que bien des endroits. Je suis très reconnaissante envers l’équipe de mon salon et l’équipe qui m’a aidée à effectuer la séance photo.
Salon: Chelsea Laine Salon and Colour Bar, New Glasgow, NS
Maquillage: Elle Munster
Photos: Denis Duquette
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