Parlez-nous de vous et de vos débuts dans l’industrie de la beauté. Avez-vous toujours su que vous vouliez travailler en coiffure ?
Je me suis inscrite à l’école de coiffure juste après le secondaire, donc je coiffe depuis que j’ai 17 ans (j’en ai maintenant 40). J’ai toujours eu un don pour la coiffure. Comme la plupart des adolescents, j’aimais la mode et la musique, donc j’ai naturellement été attirée par la coiffure et la beauté. Pendant mes études, un styliste bien connu a été mis en vedette dans Salon. Le magazine a toujours présenté de magnifiques coiffures, donc ça m’a vraiment inspirée, pas seulement pour travailler derrière le fauteuil. Ça m’a donné envie de commencer à me pousser un peu plus.
Au début, j’ai eu vraiment beaucoup de chance de pouvoir faire ce je voulais faire. Il y avait un salon où je voulais vraiment travailler, alors j’y ai travaillé comme styliste avant de finir par suivre un ami qui a postulé pour être éducateur pour KMS. J’ai rencontré la femme qui l’a embauché et elle m’a demandé si je voulais sécher les cheveux sur scène. J’ai commencé à suivre une formation et je suis devenue spécialiste des produits chez KMS. J’ai reçu plus de formation, et c’est parti de là. J’ai rencontré plus de gens et on m’a donné plus de débouchés. Maintenant, j’enseigne depuis un peu plus de 15 ans. J’ai enseigné pour KMS, et il y a un an et demi, je me suis jointe à l’équipe de Oribe en tant qu’éducatrice internationale.
À 25 ans, j’ai ouvert mon premier salon avec des partenaires, et un an plus tard, j’ai décidé que je voulais faire mon propre truc. Mon partenaire et moi avons ouvert J’AIME Coiffure, qui a eu 12 ans [en 2021]. En 2015, nous avons ouvert un deuxième salon, Bloc, qui s’adresse davantage aux stylistes de novices à intermédiaires, à qui j’offre une formation.
Vous avez participé aux Contessas il y a de nombreuses années, mais vous avez fait une pause. Pourquoi avez-vous décidé de revenir à la compétition et de vous inscrire dans la catégorie Styliste éditorial ?
Le seul domaine de la coiffure dans lequel je n’ai pas beaucoup d’expérience est la coiffure éditoriale, donc c’est la raison pour laquelle je me suis inscrite dans cette catégorie, pour voir si mon travail serait reconnu. C’est la première fois que je m’inscris dans ce type de catégorie.
J’ai fait une pause parce que j’ai ouvert mon salon et que j’ai eu un bébé. Lorsque la pandémie est arrivée, j’ai décidé de m’inscrire de nouveau cette année parce qu’on pouvait réinscrire une collection précédente.
Pourquoi avez-vous décidé de réinscrire cette collection-là ?
En comparant ma collection aux autres œuvres de la catégorie, elle se démarquait, à mon avis. Elle est fraîche, nette et minimale, mais tout était là.
Je sentais que c’était la bonne collection [pour la catégorie Styliste éditorial], parce qu’elle ressemblait à une double page d’un magazine. Les cheveux n’avaient pas l’air trop travaillés.
Qu’est-ce qui a inspiré votre collection ?
Je pense que cette collection représente ce que j’aime le plus : j’aime les choses simples et nettes, dans toutes les sphères de ma vie. J’aime que la beauté des lignes soit exposée. Pour cette collection, je voulais que les mannequins aient un look très féminin et fort. Pour moi, la collection représente la force, tant masculine que féminine. J’aime les vêtements blancs sans bijoux ni éléments tapageurs. Je voulais que l’accent soit sur les mannequins et les cheveux. Les coiffures sont très simples, mais ce sont les formes qui les distinguent, et le beau mouvement et l’expression de ce que j’aime dans la beauté des femmes.
Je ne suis pas les tendances. Ce n’est pas qu’elles ne m’intéressent pas, mais elles ne gouvernent pas mes pensées. Ce qui m’inspire vraiment au quotidien en tant que styliste, ce sont les modes de vie et les cultures des gens — ce qui se passe dans le monde et l’influence de ces événements sur la coiffure, le look et les vêtements des gens. En réalité, c’est ce que font beaucoup de designers. Ils vont dans la rue et voient ce que les gens aiment et ce qui les inspire. À partir de là, ils trouvent l’inspiration de créer, et je travaille comme ça moi aussi.
Quelles techniques avez-vous utilisées pour créer les looks de votre collection ?
Pour mes coiffures courtes, des coupes au ciseau et à la tondeuse. Il y avait quelques techniques de barbier et des formes fortement dégradées. Pour le mannequin blond, j’ai joué avec un éventail d’éclaircissants et différents types de sections aux couleurs pastel avec un peu d’argent, pour un look blond rosé, doux et pastel.
Pour le mannequin au carré net, j’ai utilisé des techniques classiques de dégradé et de coupe au carré. Pour le mannequin aux cheveux lissés se terminant en boule, j’ai lissé ses cheveux, puis j’ai enroulé les pointes autour d’une pince à cheveux avant de les chauffer puis de les brosser. Dans cette technique-là, la coiffure importait, par rapport aux deux autres, où la coupe avait la vedette.
Qui vous inspire dans l’industrie ? Y a-t-il quelqu’un que vous admirez ?
Je suis vraiment inspirée par les Européens en ce moment : X-presion Creativos, Mazella, Vidal Sassoon, Angelo Seminara, Darren Ambrose et l’équipe Oribe. Il y en a tellement !
Angelo Seminara est l’un des principaux artistes qui a créé des coiffures arc-en-ciel et des textures et a vraiment fait de la coiffure une forme d’art.
Qu’est-ce que l’avenir vous réserve ? Pouvez-vous nous parler de vos projets en cours ou de vos buts ?
Mon objectif principal est maintenant de recommencer à enseigner. C’est quelque chose qui a été mis de côté à cause de la COVID. J’ai pu continuer à travailler comme styliste et à gérer mon entreprise, ce qui se passe bien. Mais maintenant, je veux me concentrer sur l’éducation.
Évidemment, le fait que j’ai remporté ce prix me donne envie de créer une autre collection afin de pouvoir continuer de perfectionner mes compétences éditoriales. Je pense que ce serait un excellent moyen de me faire connaître et d’obtenir plus de crédibilité.
Je travaille dans l’industrie depuis plus de 20 ans et j’aime toujours travailler derrière le fauteuil. C’est au cœur de ce que je fais. C’est vraiment important pour moi de répondre aux besoins des gens ordinaires. J’en tire beaucoup.
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