Comment avez-vous fait vos débuts dans l’industrie de la coiffure ?
Je suis styliste de troisième génération. Mon père est styliste et coupe encore les cheveux à 77 ans. Il a été champion latino-américain plusieurs fois. Ma mère était styliste et mon grand-père était champion du monde en coiffure. Je me souviens qu’au Chili, tous les jours après l’école, j’allais au salon. C’est comme si j’y étais né.
Qu’est-ce que vous aimez le plus dans votre travail ?
Il y a plusieurs facettes dans mon travail, que je n’aime pas appeler un travail, parce que je ne travaille pas, je m’amuse. Ce que j’aime vraiment, c’est que c’est une combinaison de ses compétences, parce qu’il faut savoir comment travailler la fibre du cheveu ; c’est le côté plus technique. La magie se produit quand on ajoute le côté humain. J’aime que mon travail soit d’aider les gens à se sentir mieux, de l’intérieur. On ne fait pas que couper et colorer les cheveux ; on travaille avec des êtres humains, et s’ils ont des problèmes, on les écoute et on les aide à mieux se sentir. Je suis styliste depuis 32 ans, et certains de mes clients sont là depuis mes débuts, donc j’ai établi des rapports avec bon nombre de mes clients. C’est la combinaison du travail avec les gens, des changements de coiffure et de l’établissement d’une relation avec eux que j’aime le plus.
À titre de directeur artistique de Matrix, j’adore partager ma passion. J’aime partager et apprendre des autres, donc c’est le contact humain qui m’importe, pas seulement la coiffure.
Qu’est-ce qui vous a inspiré pour cette collection ?
Ce sont mes sentiments qui me guident, donc quand je vois le mannequin, je vois la coiffure. L’inspiration était de créer quelque chose qui convient aux mannequins. Quand je vois le mannequin, je travaille beaucoup par instinct, mais je voulais créer quelque chose de percutant en mariant différentes techniques de coloration et de coupe. Il y avait une douceur et une puissance en même temps : les lignes de la coupe sont très fortes, mais les couleurs sont douces.
Comment avez-vous choisi les couleurs dans votre collection ?
Je pense que dans chaque collection, il faut voir une variété de couleurs et de techniques. Je garde également en tête que ce que je crée doit convenir au mannequin. J’ai une idée de ce que je veux faire, mais dans les compétitions, il faut montrer une variété de techniques. Dans cette collection, il y a des couleurs très douces, mélangées ensemble, et aussi de blocs de couleurs. La coloration doit aller au mannequin et être tendance, aussi. Les tendances m’inspirent ; je regarde beaucoup de défilés et j’essaie de nouvelles choses chaque fois.
Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans la coloration ?
Tellement de choses ! Je suis très curieux, donc il faut que je sache tout. Je fais des recherches sur tout sur Google ! J’aime le côté chimique de la coloration. Il faut tenir compte des pigments sous-jacents, de la structure du cheveu et de la porosité. Il n’y a pas que l’application de la coloration qui compte, mais aussi la réaction entre le produit et les cheveux.
C’est un côté très technique de l’industrie de la coiffure, et il faut s’en servir pour embellir le client. J’adore pouvoir changer la fibre capillaire pour qu’elle soit comme je veux. Je suis peut-être obsédé du contrôle, mais je suis perfectionniste, donc j’aime contrôler les cheveux, et j’en tiens toujours compte quand j’emploie des produits chimiques, et je tiens compte de la réaction entre la coloration et les cheveux.
Vous avez également remporté un prix Contessa l’an dernier. Que signifie cette deuxième victoire pour vous ?
J’ai participé plusieurs fois aux Contessas, mais j’ai gagné mon premier prix l’an dernier. J’ai toujours rêvé de gagner un prix Contessa, et les deux (cérémonies de remise de prix) ont eu lieu en ligne. J’ai reçu mon trophée par la poste, donc c’est amusant parce que j’en ai toujours rêvé, mais les choses n’arrivent pas toujours comme on pense. J’ai gagné des prix internationaux, mais jamais un prix canadien, donc un prix Contessa est la cerise sur le gâteau. C’est une grande réalisation pour moi. C’est un rêve !
Pourquoi les compétitions comme les prix Contessa sont-elles importantes, selon vous ?
Je pense que, surtout en ce moment, c’est très difficile de réunir l’industrie entière et que, à l’heure actuelle, les prix Contessa sont la plateforme la plus importante pour montrer sa créativité et repousser ses limites créatives. Il n’y a pas que le trophée qui compte dans cette compétition ; ce qui importe, c’est de se mesurer à soi-même. Il y a plus que la victoire ; il faut aussi persévérer et continuer. Les prix Contessa me permettent de constamment me pousser.
Pensez-vous que le fait de gagner un prix Contessa a aidé votre carrière ?
Absolument ! Ça me donne beaucoup de crédibilité. Je travaille chez Matrix, donc ça me donne beaucoup de crédibilité aux yeux des autres stylistes. Ça fait reconnaître mon travail, donc d’autres stylistes s’y intéressent. Les Contessas m’ont également aidé à devenir un meilleur dirigeant à mon salon. Je ne suis pas patron ; je dirige. J’aime aider l’équipe à se dépasser et donner l’exemple.
Avez-vous des mentors ou est-ce qu’il y a des gens dont vous suivez l’exemple ?
Tout d’abord, mon père. Il travaille encore à son salon cinq jours par semaine, toujours passionné à 77 ans. J’espère avoir cette passion pour la coiffure. Il a commencé à travailler comme styliste à 15 ans, donc il coiffe depuis 62 ans. Il a plusieurs fois été champion latino-américain. Mes autres mentors sont des stylistes passionnés, comme Richard St Laurent, Chrystofer Benson et Vidal Sassoon.
Comment la dernière année s’est-elle passée pour votre salon et vous ?
Ç’a été une année énorme pour moi l’an dernier. J’ai atteint beaucoup de mes buts. J’ai ouvert un salon de 7 000 pieds carrés en pleine pandémie, j’ai gagné un Contessa, et je suis finaliste aux prix NAHA. Tout a été difficile, mais je suis très optimiste. Je me dis toujours qu’il y a une raison à tout et qu’il faut persévérer. J’ai vraiment appris à être patient et à travailler fort. L’année a été difficile pour tout le monde, mais je n’ai pas à me plaindre, parce que j’ai eu tellement de beaux privilèges. Le contact physique et le lien avec mes clients m’ont vraiment manqué ; ç’a été l’un des aspects les plus difficiles de la pandémie. Dans l’ensemble, je n’ai pas à me plaindre parce que je suis privilégié, et je suis très reconnaissant.
Qu’est-ce que l’avenir vous réserve ? Pouvez-vous nous parler de vos nouveaux projets ou de vos buts ?
Je veux poursuivre mon travail. Je me suis inscrit à plusieurs autres compétitions et je veux recommencer à voyager pour mon travail. J’ai beaucoup de projets. Je veux continuer de participer à des compétitions. Je veux porter mon salon au prochain niveau et continuer d’être un bon leader pour mon équipe. Je veux continuer de partager ma passion.
Nom: Rodrigo Araneda
Catégorie: Canadian Colourist | Coloriste de l’année
Salon: Olab par Rodrigo, Montreal
Maquillage: Marika D’Auteuil
Stylisme: Sandra Bernard, Ariane Simard
Autre: Caroline Blanchette
Photos: Martin Tremblay
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