Depuis la réouverture après des semaines (et des mois) de fermeture en raison de la pandémie, certains salons ont remarqué que les pourboires étaient plus généreux. La raison varie — les clients se sont ennuyés de leur styliste préféré, ils veulent montrer leur soutien financier au salon et d’autres expriment leur appréciation pour le service qu’ils ont reçu — il est clair que les clients sont reconnaissants d’être de retour.
« Après le premier confinement, j’ai remarqué que de nombreux clients réguliers donnaient des pourboires plus généreux aux stylistes. Ils étaient tellement heureux d’être au salon – beaucoup d’entre eux étaient même émus », explique Jean-François Jodoin, propriétaire de M Coiffure, Montréal. « Une belle coiffure fait toute la différence ! De nombreux clients ont leur routine et étaient habitués à venir à leur rendez-vous chaque semaine. C’était un peu comme s’ils voulaient nous payer ce qu’ils n’avaient pas eu à payer pendant les semaines ou mois où nous étions fermés. »
Avec la saison des cadeaux qui vient, nous avons demandé à des propriétaires de salon comment ils prévoient gérer les pourboires pendant les Fêtes, et leurs conseils sur la façon de faire des pourboires une expérience qui renforce l’équipe.
Gestion de l’argent
Alors que certains salons préfèrent s’en tenir à la méthode traditionnelle où les clients laissent directement un pourboire à leur fournisseur de service, la pandémie a changé les choses pour certaines entreprises. Entre autres, on encourage les clients à payer par voie électronique plutôt qu’en argent comptant, ce qui, lors de la gestion des pourboires payés par carte de débit ou de crédit, peut être délicat, car il faut tenir compte des frais de traitement des paiements.
« Les clients peuvent donner des pourboires par voie électronique lors de la transaction pour le service, ou en espèces, et il n’y a aucun inconvénient pour les stylistes de toute façon parce que je paie les frais de transaction par carte. À la fin de l’année, quand j’analyse mes relevés bancaires et que je vois qu’il y a 10 000 $ à 17 000 $ en pourboires par styliste, je ne peux qu’être reconnaissant envers lui. » — Jean-François Jodoin, propriétaire, M Coiffure, Montréal
« Puisqu’un pourboire est un moyen pour nos clients d’exprimer leur appréciation pour leurs services, il est directement remis à leur fournisseur de service. Nos pourboires vont directement dans notre logiciel de salon et sont ajoutés au salaire de nos stylistes. » — Michael Gibson, propriétaire et cofondateur, Brush Salon, Vancouver
« Je voulais faciliter les transactions et le processus de paiement pour nos clients et j’ai demandé à d’autres propriétaires de salon comment ils géraient les pourboires sur la machine et s’ils les acceptaient. Comme je ne voulais pas que les stylistes soient pénalisés, même si j’étais un peu réticent au début, j’ai décidé de payer les frais de transaction moi-même pour que le styliste reçoive le même pourboire, que le client décide de payer comptant ou par carte. » — Jean-François Jodoin, propriétaire, M Coiffure, Montréal
Le partage
Certains salons peuvent songer à mettre les pourboires en commun et à les distribuer uniformément parmi le personnel, en particulier pendant les périodes les plus occupées de l’année comme les Fêtes. Cependant, cette méthode peut avoir des répercussions lors de la saison des impôts.
« Les pourboires que les employés reçoivent sont considérés comme un revenu d’emploi selon la Loi de l’impôt sur le revenu. Un bon comptable est essentiel pour vous aider à gérer vos finances au sein de votre entreprise. » — Michael Gibson, propriétaire et cofondateur, Brush Salon, Vancouver
« Si un styliste en aide un autre pendant une journée très occupée, ou pendant la période des Fêtes par exemple, ils partagent les pourboires entre eux. » — Jean-François Jodoin, propriétaire, M Coiffure, Montréal
« Si un styliste travaille avec un apprenti personnel, il lui remet un pourcentage de ses pourboires pour lui montrer son appréciation pour son aide. » — Michael Gibson, propriétaire et cofondateur, Brush Salon, Vancouver
« J’ai entendu parler d’autres structures en ce qui concerne les pourboires, telles que les pourboires groupés ou l’ajout d’un pourcentage à la facture d’un client. Ça dépend de l’entreprise, de ses besoins et de ce qui fonctionne pour elle. » — Michael Gibson, propriétaire et cofondateur, Brush Salon, Vancouver
« La mise en commun ne fonctionnerait pas à mon salon parce qu’il y a trop de coiffeurs avec différents niveaux d’expérience et une clientèle diverse. » — Jean-François Jodoin, propriétaire, M Coiffure, Montréal
Ce qu’il faut savoir
Avant d’apporter des changements à la façon de faire de votre salon quant aux pourboires, il faut peser le pour et le contre de toute structure et, si vous allez de l’avant, tâchez de rendre le changement aussi transparent que possible pour vos clients et votre personnel.
« Lorsque le client est prêt à payer, nous expliquons la transaction en détail. Si le total est de 350 $, nous le détaillons. Par exemple, 195 $ pour les services et 155 $ pour les produits achetés. Il faut faire attention lors de l’ajout du pourboire sur la machine, car le pourcentage suggéré sera pour le montant total, et non seulement pour les services. Nous voulons nous assurer que le client est au courant de tous les aspects de la transaction et de la façon dont le pourboire est calculé. » — Jean-François Jodoin, propriétaire, M Coiffure, Montréal
« Si vous voulez apporter des changements à votre entreprise, faites-le après la fin de votre exercice pour que la transition se fasse en douceur, et assurez-vous que la communication soit ouverte et claire avec votre équipe. Il n’y a rien de pire pour votre entreprise que de changer la structure des pourboires avant la période la plus occupée de l’année. Concentrez-vous sur la satisfaction des clients et offrez-leur la meilleure expérience possible. » — Michael Gibson, propriétaire et cofondateur, Brush Salon, Vancouver
La juste part
Certains salons, comme The Cabinet Salon à Toronto, utilisent une structure sans pourboire et facturent les services, non genrés, à l’heure.
« Dans nos recherches sur la facturation à l’heure, sans pourboire, nous avons remarqué que la coiffure est le seul métier où il existe encore une échelle salariale fondée sur la performance ou avec pourboires. Ce n’est pas un hasard que ce soit le métier où les propriétaires ou les gestionnaires sont des femmes à environ 80 pour cent. Il est temps de changer cela. La facturation à l’heure, sans pourboire, permet une transparence des prix, supprime le sexe du service et nous permet, en tant que stylistes, de vraiment personnaliser le temps que les clients passent avec nous tout en éliminant l’embarras du pourboire. » – Emma Rose, copropriétaire, The Cabinet Salon, Toronto
« Autrefois, le client décidait du pourboire sur un appareil de point de vente, payant de 10 à 20 pour cent de la vente totale. Avec une structure horaire, sans pourboire, les prix sont transparents et l’expérience de salon est simplifiée. » — Alex MacDonald, copropriétaire, The Cabinet Salon, Toronto
« Récemment, nous avons découvert que de plus en plus d’entreprises de services, comme les restaurants, adoptent des prix sans pourboire. Cela élimine la pression sur les clients, car souvent, les gens disent qu’ils ne savent pas comment calculer le pourboire. Est-ce trop peu ? Est-ce trop ? Nos services, non genrés, sont réservés et ont des tarifs horaires. Cela simplifie les réservations et les devis, permettant de personnaliser le rendez-vous de chaque client tout en donnant au styliste la liberté de réaliser son meilleur travail. Je pense qu’un modèle horaire sans pourboire présente de nombreux avantages pour notre industrie, de la transparence des prix pour les clients à l’augmentation des revenus et de la valeur nette des stylistes. » — Emma Rose, copropriétaire, The Cabinet Salon, Toronto
« L’élimination des pourboires élimine l’embarras qu’ils peuvent produire. Elle offre également au fournisseur de service un revenu plus constant et l’aide à mieux planifier ses finances. Tous les taux horaires reflètent le temps en tête-à-tête avec chacun de nos stylistes. Chaque membre de l’équipe a un taux horaire selon son expérience, ses spécialités et le temps qu’il lui faut. » — Alex MacDonald, copropriétaire, The Cabinet Salon, Toronto
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