Les salons suites jouent un rôle de plus en plus important sur le marché nord-américain. Mais ont-ils eu un impact sur la structure classique des salons ? Voici ce que nous avons découvert.
Au cours des dernières années, un nouveau modèle d’affaires a fait son apparition: les salons suites.
Comme de plus en plus de suites voient le jour, « elles sont maintenant considérées comme un vrai modèle d’affaires, et non plus comme une simple tendance passagère », affirme Linda Lefebvre, propriétaire de My Salon Suite à Ottawa. Déjà nombreux dans les villes et les banlieues, les salons suites sont bien établis au Canada anglais.
Marché immobilier difficile
La location d’espace est l’une des dépenses les plus importantes pour un propriétaire de salon. Selon Hila Zer- Aviv, directrice de Sola Salon Suites, c’est le cas pour la plupart des coiffeurs qui viennent la consulter. « L’immobilier est non seulement très cher au Canada, mais aussi, les propriétaires ne savent plus trop où aller », dit-elle.
Jeff Wade a constaté qu’il fallait des espaces abordables pour les salons de Calgary et Edmonton, ce qui l’a incité à lancer, avec son épouse, Citizen Salon Studio. « On a vu beaucoup de petits salons en difficulté, et le changement de contexte économique rend ce modèle d’affaires nécessaire », raconte-t-il. Comme il l’a découvert, le déclin de l’économie était tellement difficile pour de nombreux propriétaires de petits salons qu’ils estimaient ne pas avoir d’autre choix que de fermer.
Créer des entreprises
« On essaie de trouver des espaces adéquats pour attirer les clients potentiels de ce quartier-là », explique Jeff. Il cherche à simplifier les choses, veillant à ce qu’il y ait un stationnement, une buanderie, beaucoup de lumière et une belle ambiance.
Pour Hila, l’une des plus grandes récompenses est d’aider les stylistes à devenir propriétaires d’entreprise. S’ils sont heureux et inspirés, elle est ravie.
Bien encadrer
Pendant l’année, beaucoup de ces suites organisent des formations en comptabilité, marketing et réseaux sociaux. Linda estime que ses programmes d’affaires guident vraiment les propriétaires de salon, qu’ils soient nouveaux ou bien établis. « Grâce à des tutoriels età des déjeuners de formation, surtout en marketing ainsi qu’en santé et en bien-être, nous les aidons vraiment à créer une entreprise fructueuse », affirme-t-elle.
Et au Québec ?
Dans notre marché, on voit un très grand nombre de propriétaires de salon dans les plus grands centres urbains, et beaucoup de location de fauteuils en région. Les salons suites sont encore un concept inexistant, ici.
Selon Mélissa Guay, propriétaire de Mélissa Guay Coiffure, un salon en solo situé dans une ancienne usine de l’est de Montréal qui abrite aujourd’hui des ateliers d’artistes et d’artisans, « je voulais un espace à moi, sans que ce soit un salon avec pignon sur rue, pour être à mon compte avec un loyer abordable. Ici, j’ai deux fauteuils et tout l’espace qu’il faut pour que ma cliente soit à l’aise. Il y a une belle fenestration et, déjà, quatre salons se retrouvent dans cet immeuble reconverti. »
Effectivement, la tendance des salons en solo dans des lofts semble être en croissance, actuellement, au Québec. Surtout chez les coiffeurs plus jeunes qui misent sur les réseaux sociaux pour aller chercher des nouveaux clients.
Melissa poursuit en disant que « à l’ère des médias sociaux, le pignon sur rue n’est plus indispensable. L’important est de se créer une image et une belle notoriété sur Instagram et Facebook. »
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