Texte : Anna Lee Boschetto
Pour Jan Arnold, fondatrice de CND, l’innovation a toujours été primordiale. Et elle n’est pas près de s’arrêter !
Dès les tout débuts, Jan Arnold était certaine qu’elle aurait du succès ; héritage de son père, qui a inculqué à sa famille qu’ils devaient tous avoir confiance en eux.
Dotée d’un sens artistique et des affaires et passionnée par l’industrie, Jan a répondu à nos questions alors qu’elle travaillait à un photoshoot pour la dernière innovation de CND, qui sera lancée plus tard cette année.
Salon Magazine : Pouviez-vous imaginer qu’un jour vous seriez une leader dans le créneau pour ongles ?
Jan Arnold : En lançant notre marque, nous avons été détenteurs du brevet d’un nouveau polymère pour les ongles. C’était quelque chose de nouveau dont l’industrie avait besoin. Tout a découlé de cette innovation. C’était logique.
SM : Quels conseils avez-vous reçus dans votre carrière qui sont toujours pertinents ?
JA : Il faut écouter deux fois plus qu’on parle, et écouter ce que les professionnels des ongles demandent. La base des affaires et de l’innovation passe par l’observation de ce qui se passe autour de soi. La vision d’origine de mon père était de croire en la science, et d’avoir la con ance qu’on pourrait créer quelque chose de bien pour les professionnels et les clients.
SM : Comment êtes-vous sortie de votre zone de confort ?
JA : Avant de me lancer en affaires, j’étais très timide. Lorsqu’on bâtit une entreprise, il faut aller de l’avant et avoir con ance en soi. Chaque fois que nous avions du succès, ça nous poussait à aller plus loin. J’ai toujours su qu’on allait réussir. Mon père m’a donné le courage de me dépasser. Parfois, on sait qu’on est capable, mais on n’a pas la con ance d’essayer.
SM : Quel est le secret pour surmonter les moments dif ciles et de continuer à viser le succès ?
JA : Dans les périodes dif ciles, je m’amusais à penser que j’allais relever tous
ces dé s. On a du succès lorsqu’on est positif. Ça ne sert à rien de paralyser devant les embûches. Il faut plutôt se rendre compte qu’un obstacle vous révèle qui vous
êtes et quels membres de votre équipe peuvent vous aider à progresser. J’essaie de m’entourer de gens qui sont positifs, qui apportent des solutions grâce à leur créativité.
SM : Vous parlez beaucoup des gens qui vous entourent. Comment collaborez-vous avec ces personnes positives ?
JA : Je voyage beaucoup avec eux. Ma plus grande joie est de passer du temps avec eux. J’organise des séances de travail où je rassemble les meilleurs penseurs, éducateurs et esprits créatifs, et nous travaillons à développer le produit. C’est à ce moment-là que je comprends leurs émotions et ce qui leur plaît ou non. Si on doit changer quelque chose, on explore. On essaie toujours de sortir des sentiers battus.
SM : Shellac a vraiment changé le créneau des ongles. Le groupe dont vous parlez a-t-il fait partie du processus de développement ?
JA : Lorsqu’on a dévoilé Shellac à notre équipe de création, on pensait offrir un gel amovible. Ce sont eux qui nous ont dit qu’il ne s’agissait pas d’un gel, mais d’un vernis très haute tenue. À leurs yeux, il s’agissait d’un vernis à ongles qui s’appliquait comme un vernis et séchait comme un vernis-gel. Ils l’ont identi é comme produit hybride. Huit ans plus tard, il s’agit d’une catégorie où l’on retrouve 93 marques différentes. Ça nous a montré qu’il faut dépasser les règles ; c’est alors que se produisent les plus grandes découvertes !
SM : Comment vous assurez-vous que le dialogue reste ouvert ?
JA : Si on pose des questions, on ne doit pas mettre de restrictions quant à la réponse. Il faut garder l’esprit ouvert. Il faut être prêt à écouter toutes les réponses, bonnes ou mauvaises. C’est alors qu’un esprit créatif est vraiment utile. Si on masque sa pensée pour seulement entendre les réponses positives, beaucoup de bonnes choses nous échappent. On n’entend pas la voix qui dit : « Et si on essayait ceci ? » En dépassant les limites et en gardant l’esprit ouvert, on trouve des éclairs de génie.
SM : Qu’est-ce qui alimente votre créativité ?
JA : C’est important de faire le vide. J’adore l’art et je visite
de nombreuses expositions. Tout ce que je vois peut être une nouvelle idée pour les ongles : texture, coup de pinceau, palette. Parfois, quand on travaille avec des designers, certains mots stimulent notre créativité. Par exemple, le mot frange, que je peux adapter des dé lés au quotidien. Nous avons d’excellents rapports avec les designers de mode, avec qui nous travaillons dans le cadre de leurs dé lés.
SM : Comment la participation aux Fashion Weeks a-t-elle fait évoluer la catégorie des ongles ?
JA : On a commencé à collaborer avec les designers de mode il y a 26 ans. Je me rappelle d’avoir pensé que dans les dé lés, tout est pensé : vêtements, coiffure, maquillage…. Mais les ongles restaient nus. Pour moi, le message n’était pas complet. Notre mission est devenue de collaborer avec autant de designers de mode que possible pour élever le statut des ongles comme accessoire beauté à part entière. Il a fallu environ huit ans pour convaincre 75 designers de travailler avec nous à la New York Fashion Week. Ces créateurs adorent et respectent mon équipe et lui donnent confiance en elle autant que moi. Je veux seulement m’entourer de personnes positives qui veulent se dépasser. Parfois, il faut faire des choix difficiles.
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