Comme le concept des genres est plus fluide de nos jours, les « normes » traditionnelles de la coiffure pour hommes et pour femmes sont floues. Découvrez comment la fluidité des genres changer la perspective de la coiffure et les prix des services.
Avouez. Dès la seconde où vous avez mis le pied dans une académie de coiffure, ou lorsque vous avez commencé à travailler, vous étiez certain de savoir ce que chaque client voulait : homme, femme ou enfant. Mais maintenant, ce n’est plus aussi simple.
Retour aux bases
Avec les coupes pour hommes qui allongent, et celles pour femmes beaucoup plus courtes, la notion d’une coupe traditionnelle pour homme ou femme a complètement changé. Et même si on pense que ça n’aura pas un effet positif sur le compte Instagram (bye bye les beaux balayages blonds…), la tendance des coupes androgynes permet de revenir aux bases de la coupe.
« Les coiffures androgynes sont un art en soi. En ce moment, on est à la limite de faire ressembler les femmes aux hommes, et vice-versa. L’idée de la coiffure traditionnelle pour hommes et femmes se sont beaucoup rapprochées. Je pense que c’est cette convergence qui fait revenir les gens au salon », affirme Stephen Moody, directeur de l’éducation, Amérique du Nord, Wella Professionals. « La tendance vient des salons et nous permet de vraiment personnaliser le look. Et c’est bon pour les affaires. »
Nouvelle vague
Comme on l’a constaté, le genre n’est pas aussi clairement défini qu’autrefois, ou pas autant qu’on le pensait car de plus en plus de gens se définissent comme non-binaires. Mais si on y pense un peu, la façon dont on aborde un genre est peut- être la façon dont on aurait dû le faire il y a bien longtemps. Ce qui compte, c’est la personne assise sur votre fauteuil.
« Homme, femme ou personne non-binaire, dans chaque cas, le visage, les pommettes, la forme de la tête et les traits nous ramènent aux bases de la coiffure. Pas le genre de la personne », explique Joey Marchese, maître styliste chez Bob + Paige à Toronto et artiste Essential Looks Schwarzkopf Professional. « L’univers de la coiffure est différent. Il rassemble des personnes de tous les genres et de toutes les origines et est très ouvert à la communauté LGBTQ. Ici, c’est plutôt le style de coiffure que le genre qui compte. »
À tout prix
Ici, deux salons proposent une échelle de prix non genrés. Et ce nouveau modèle d’affaires change les choses pour le mieux.
Ben Barkworth, propriétaire de JustB, Toronto
Ouvert depuis 2015, le salon offre des prix non genrés. « Du grooming aux cheveux courts, moyens et longs, c’est la longueur des cheveux qui détermine le prix de la coupe, pas le genre. »
Selon lui, « il est important que les coiffeurs emploient un vocabulaire non genré pour fixer les prix, car certains stylistes peuvent avoir l’habitude de parler de coupe pour hommes ou femmes. « Notre équipe s’est rapidement adaptée au nouveau modèle. On facture le travail qu’on effectue et le temps qu’il faut pour réaliser le service, poursuit-il. Il s’agit d’être juste et ouvert d’esprit, peu importe l’identité du client, et à le facturer équitablement. »
Fady Assaad, propriétaire de Hair Junkie, Ottawa
Depuis 2017, les prix au salon de Fady sont basés sur le temps requis pour réaliser une coupe. « On a divisé les coupes en trois catégories : cheveux courts, moyens et longs, ainsi qu’un changement de look. On calcule que ça prend environ 30 minutes pour une coupe courte, 45 pour des cheveux moyens, une heure pour les cheveux longs et 1 h 15 pour un changement de look. En moyenne, c’est un dollar la minute. Par exemple, pour des cheveux courts, on facture 30 $. »
Fady ajoute qu’il est important de respecter l’échelle de prix, même si on risque de déplaire à certains clients (et de les perdre !). « Au départ, on a perdu des clients qui ne voulaient pas payer plus cher. Mais, à l’inverse, on a aussi gagné beaucoup de clients. On voulait simplement être plus justes dans notre approche de prix. »
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