Maintenant que les hommes portent le cheveu plus long et s’intéressent davantage à leur style, avez-vous les compétences pour vraiment créer le look qu’ils veulent ?
Depuis quelques années, on a vu les coupes passer de « fades » très définis à des cheveux plus longs. Et même si c’est la tendance, ce ne sont pas tous les hommes qui veulent la suivre aveuglément. C’est donc le temps de penser à élargir ses compétences pour vraiment offrir aux clients ce qu’ils désirent.
« Il n’y a pas que les barbiers qui ont plus à offrir comme styles, en ce moment ; les coiffeurs classiques ont aussi élargi leur répertoire », affirme Matty Conrad, propriétaire de Victory Barber & Brand. « Les deux métiers sont très solides à l’heure actuelle. »
Formation avant tout
L’expérience en coiffure que Matty possédait a renforcé ses compétences de barbier, lui permettant d’offrir à ses clients le meilleur des deux mondes. « Traditionnellement, les barbiers apprennent beaucoup de choses mécaniques comme l’emploi de la tondeuse, les ‘fades’, les transitions et les dégradés. En barbering, on a toujours été très stratégiques ; on fait appel à des compétences solides et répétitives, affirme-t-il. On n’enseigne pas ces choses-là aux coiffeurs. »
En matière de techniques (ciseaux et peigne comparativement à tondeuse et peigne), Matty affirme que coiffeurs et barbiers doivent bien comprendre quel est le meilleur outil. « Il est ridicule de croire qu’on peut réaliser de belles coupes effilées avec des ciseaux. Apprenez à utiliser tous les outils à votre disposition et arrêtez de penser que vous trichez. Ce n’est pas le cas, affirme-t-il. Une tondeuse est plus efficace, sans aucun doute, avec des cheveux courts quand on contrôle la tension et la hauteur avec les doigts. Si vous en êtes incapable, les tondeuses sont faites pour ça, et elles offrent un meilleur résultat. »
Autre outil à maîtriser : la lame. Même si elle intimide certains coiffeurs, Matty affirme qu’elle fera toute la différence. « La lame est l’accessoire ultime pour créer une expérience coiffure vraiment masculine, explique-t-il. Tout le monde devrait être capable de terminer une coupe avec un rasage à la lame et au blaireau. On devrait tous apprendre à se servir de ces outils, au lieu d’en avoir peur, afin d’offrir au client une expérience supérieure. »
Difficile de maîtriser outils ou techniques du jour au lendemain. Selon MJ Déziel, une styliste de Montréal (mais toujours aux quatre coins de la planète à dispenser ses conseils d’experte !), l’école de coiffure et l’expérience en salon sont un bon départ. Quant à elle, MJ a raffiné ses connaissances en barbering sur YouTube et les réseaux sociaux. « Les médias sociaux ont joué un rôle important dans ma carrière. Je suivais plein de barbiers hyper connus à travers le monde, raconte-t-elle. À l’époque, il n’y avait pas beaucoup de formation spécialisée en barbering. Je voulais offrir des services aux hommes, mais ne possédais ni les connaissances, ni les compétences nécessaires. Alors je suis allée en ligne : on trouve beaucoup de cours gratuits sur YouTube et un peu partout sur Internet. »
Éducatrice Redken, MJ a acquis d’excellentes compétences en coiffure et en barbering, mais elle ne se considère pas comme barbière. « Je suis styliste. Pour moi, le barbering est un créneau. La limite est très floue entre coiffure et barbering. Pour être à jour, un bon coiffeur doit explorer le barbering pour répondre aux besoins de tous ses clients. »
Comme les tendances sont constamment en évolution, la formation est essentielle pour rester à l’affût de ce qui se passe en coiffure et grooming pour hommes. « Je fais des coupes de cheveux depuis 13 ans et j’apprends encore », révèle Peter Gosling, propriétaire de Glassbox Barbershop. « Plus on apprend, plus on a de pouvoir et plus on s’améliore derrière le fauteuil. »
Au-delà du service
Il n’y a pas que le service pour hommes qui a complètement changé dans un salon, mais aussi l’expérience. « Auparavant, on ne ciblait pas les hommes en salon. On les casait toujours entre les colorations et les services plus chers. On les reléguait souvent au second plan, raconte Matty. Si le barbering fascine autant les hommes en ce moment, c’est parce qu’ils ont soudain accès à un service spécialisé pour eux dont ils ne connaissaient même pas l’existence. On a des coupes pour eux, des serviettes chaudes, le service à la lame, etc. »
« On offre constamment des cours juste pour voir. On partage généreusement nos connaissances. On n’essaie jamais de cacher quoi que ce soit, ajoute-il. Prêtez attention aux différences dans le service, la coupe, la technique, l’ambiance, etc. »
Feuille de route
Les cinq principaux conseils de Matty Conrad en coiffure pour hommes et grooming.
1 La base du barbering est le rasage. On n’est pas barbier si on est incapable de raser ou de se servir d’une lame correctement. C’est une compétence essentielle à maîtriser. Les contours et le rasage du cou avec une serviette chaude et l’aiguisage sur cuir sont un bon départ, mais le rasage du visage exige une parfaite maîtrise.
2 La taille de la barbe échappe complètement à la plupart des coiffeurs. Mais il s’agit d’une compétence essentielle pour dire qu’on est maître barbier. La technique diffère un peu de celle pour la coupe de cheveux, mais on se sert tout de même de ciseaux et on travaille par sections. On doit absolument la maîtriser avant de s’aventurer sur un client à la barbe bien fournie.
3 Revenez-en ! Plus les hommes vieillissent, plus ils ont tendance à avoir des poils longs sur les sourcils, le nez et les oreilles. Apprenez à vous en occuper et intégrez-les à vos services de grooming.
4 Maîtrisez vos outils et leur entretien. Les barbiers ont une
plus grande panoplie d’outils que les coiffeurs pour réaliser leurs coupes. Bien les manier demande plus de temps, et ils se demandent rarement : « Est-ce que je peux tricher et me servir de ça, à la place ? ». Les barbiers prennent très grand soin de leurs outils pour qu’ils demeurent bien tranchants et précis.
5 Passez en revue vos connaissances en désinfection. La plus grande différence entre coiffeurs et barbiers est la propreté. Le métier de barbier a un historique quasi-médical, alors qu’on se sert d’instruments tranchants qui peuvent percer la peau et faire saigner. Il est primordial que les outils soient bien nettoyés et désinfectés, que les postes de travail soient désinfectés et que le barbier sache comment éviter la prolifération de maladies.
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