Entretien avec Anica Iordache, gagnante du prix Contessa Styliste éditorial de 2023

Qu’avez-vous ressenti lorsque vous avez appris que vous aviez remporté le prix Styliste éditorial ?

J’étais super contente. J’aimerais pouvoir décrire ce sentiment. Pendant une seconde, on pense qu’on pourrait gagner, et quand on entend son nom, c’est vraiment incroyable.

Je n’ai pas pu y assister en raison d’un engagement préalable à Londres, mais je regardais en ligne. Il était trois heures du matin où j’étais, mais c’était tellement génial de pouvoir regarder l’événement en direct. Une de mes amies travaillait dans les coulisses, et elle était censée dire quelques mots en mon nom, mais elle était trop nerveuse.

Comment et pourquoi avez-vous commencé à participer aux prix Contessa ?

Je participe à des compétitions depuis un certain temps, mais quand j’ai déménagé de Toronto à Ottawa, je me suis retrouvée avec beaucoup de temps libre. Mes enfants étaient plus indépendants, et j’ai toujours voulu m’inscrire, alors j’ai juste commencé à créer des collections et à compétitionner.

Parlez-moi de la collection. Qu’est-ce qui l’a inspirée ?

Cette collection est inspirée par l’architecture de la capitale du Brésil, Brasília. La ville a été construite au milieu du siècle dernier et elle était très moderne pour l’époque. L’un de mes looks est directement inspiré par une cathédrale célèbre de la ville, et j’ai fini par appeler la collection Brasília.

La garde-robe a également été inspirée par l’architecture, nous avions donc besoin d’un tissu que nous pourrions mouler. Je cherchais de la mousse, alors je suis allée dans une entreprise de déménagement et j’ai acheté des couvertures de déménagement. La structure et la texture du tissu nous ont permis d’ajouter plus de texture à l’image et nous avons pu lui donner la forme que nous voulions.

Parlez-moi des looks de votre collection ; comment avez-vous obtenu leurs textures et leurs formes ?

J’aime travailler avec les cheveux texturés parce qu’on peut vraiment construire n’importe quoi, alors j’ai embauché deux mannequins aux cheveux naturels. Pour les première et dernière images de la collection, j’ai coloré les cheveux pour ajouter une certaine dimension aux images en noir et blanc, puis je me suis basée sur la forme du visage des mannequins pour déterminer la forme des cheveux.

J’ai choisi le deuxième mannequin pour sa peau pâle, parce que je voulais un contraste dans la collection. Sa coiffure est très haute, et la maquilleuse m’a aidée à rendre les cheveux aussi hauts.

Je sais que vous aimez la catégorie Styliste éditorial ; pourquoi avez-vous décidé de vous inscrire dans cette catégorie-là cette année ?

J’ai adoré ma collection de l’année dernière et j’ai senti que j’étais vraiment proche de gagner, alors je voulais essayer à nouveau. J’ai fait d’autres recherches et j’ai décidé de ne pas abandonner cette catégorie, donc je m’y suis inscrite.

J’aime cette catégorie parce qu’elle me donne plus de liberté. Je peux jouer avec les coiffures, le maquillage et la garde-robe, et on n’a pas à mettre seulement les coiffures en vedette. J’aime le fait de ne pas avoir à créer des collections trop travaillées ou colorées pour cette catégorie-là ; elles peuvent être plus organiques et modernes.

Vous avez divers mannequins aux cheveux de divers types et textures dans cette collection. Pourquoi est-ce important pour vous ?

C’est le monde dans lequel nous vivons. Il faut pouvoir ouvrir la porte à tous les clients et nous sommes très privilégiés d’avoir nos clients dans nos vies. Peu importe le type de cheveux qu’ils ont, il faut savoir comment les travailler.

Avez-vous rencontré des défis dans cette collection ?

Oui, pour la deuxième image de cette collection. Pendant une seconde, j’ai craint qu’il s’agisse d’une appropriation culturelle. Je n’étais pas trop sûre de cette image-là, mais à la fin, je savais que mes intentions étaient bonnes et que j’exprimais une appréciation.

Qu’avez-vous ressenti en gagnant un prix Contessa après les deux dures années de la pandémie ?

C’est une victoire très émotive. C’est un bon sentiment, parce que pendant la pandémie, j’ai fait beaucoup de travail créatif. J’ai créé du nouveau travail et je pense que c’est ce qui m’a soutenue pendant le stress financier et émotif de la pandémie.

Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans la participation aux prix Contessa ?

J’aime voir ce que font les autres stylistes. J’aime être présente et savoir ce qui se passe dans l’industrie. Il y a toujours de nouvelles tendances et les Contessas nous permettent de voir qui les suit.

Avez-vous des objectifs ou une chose à laquelle vous travaillez dont vous pouvez nous parler ?

Je me concentre vraiment sur mon propre programme de formation en ce moment. Je vais participer à un cours d’enseignement chez Sassoon en 2023 et j’espère que d’ici le printemps, il sera prêt.