Entretien avec Rossa Jurenas, gagnante du prix Maître coloriste aux prix Contessa de 2021

Nous avons rencontré Rossa Jurenas, de Tillsonburg, en Ontario, qui a remporté le prix Maître coloriste aux 32^e prix Contessa annuels.

Encore une fois, félicitations ! Que ressentez-vous à cette victoire ?

Que ce soit à l’événement ou à la maison, c’est un sentiment incroyable, surtout avec tout ce que tout le monde traverse cette année. Parfois, on a l’impression de perdre un peu l’inspiration, alors entendre et voir mon nom à l’écran était incroyable.

Vous avez participé aux prix Contessa et avez gagné plusieurs trophées pendant votre carrière. Pourquoi participez-vous aux Contessas, et pourquoi, selon vous, est-ce un outil important pour les artistes émergents et expérimentés ?

J’ai participé et j’ai gagné ma juste part de prix, mais ma priorité est de toujours me mettre au défi. C’est la meilleure chose de me mettre en valeur et de me pousser à créer de l’art. Une séance photo n’est pas ce qu’on fait tous les jours au salon. Il faut repousser les limites, essayer différentes techniques et combinaisons de couleurs. Plus tard, j’enseigne à ce sujet. Ça crée l’étincelle intérieure qui pousse à vouloir en faire plus.

En tant que personne qui participe depuis nombreuses années, quel conseil avez-vous pour que les gens ne se découragent pas s’ils ne sont ni finalistes, ni gagnants ?

Persévérez. Ne vous découragez pas. Oui, j’ai gagné, mais j’ai perdu 10 fois plus que ce que j’ai réellement gagné. On peut certainement être déçu parce qu’on pensait probablement que c’était une collection stellaire, mais le processus de la victoire ne signifie pas que votre collection n’est pas une collection stellaire. Les juges ont vu autre chose ou quelque chose de différent et ce n’est pas personnel. Il suffit de persévérer.

Avec la pandémie de cette année, qu’est-ce que cette victoire signifie pour vous ?

Comme beaucoup de stylistes, bien des gens se sentent un creux cette année. Il y a eu tellement de moments où j’ai eu l’impression de perdre la tête en pensant à ce qui arrivera à nos clients ou à nos postes.

Cette victoire a été et est encore phénoménale. Je suis une personne assez positive, mais nous avons traversé une période sombre avec ce qui se passe autour de nous, donc ça fait du bien de gagner.

Quel genre d’année votre salon et vous avez-vous traversé ?

C’est une période difficile et je suis de tout cœur avec les petites entreprises. Je considère tous les salons — même s’ils sont importants — comme une petite entreprise. Nous avons une voie cahoteuse à parcourir, mais il existe une communauté d’entraide dans notre industrie. On peut se laisser abattre, mais il faut se relever.

Qu’est-ce qui a inspiré votre collection des Contessas ? Quelles techniques employez-vous ou avec quelles couleurs aimez-vous travailler ?

J’ai passé beaucoup de temps à analyser Gucci et le début de sa collection printemps/été. Gucci a superposé les tissus, les textures et les couleurs. Je regardais l’un des tissus lors d’un voyage de retour, à l’aéroport de Munich, en Allemagne. Un étalage de Gucci a attiré mon attention. Le tissu de la veste — j’adore le mélange des couleurs. J’ai commencé à la dessiner, en me disant : « Jouons avec ça. »

Les choses qu’on croyait mauvaises dans le passé sont maintenant bonnes. On ne mélangeait jamais certaines couleurs, mais maintenant on le fait.

Comment avez-vous choisi les couleurs et les coiffures de cette collection ?

Les coupes sont de simples carrés, et pour la coloration, j’ai employé une technique de chevauchement.

Votre collection a-t-elle un titre ?

Oui, Chroma.

D’où vous inspirez-vous habituellement pour créer vos looks étonnants et uniques et d’actualité ?

De partout et de n’importe quoi. Je suis toujours à l’affût. L’autre jour, j’ai vu un rocher intéressant dans le National Geographic. La lumière éclairait le rocher et on voyait des nuances de jaune, d’orange, de vert ; il y avait beaucoup de couleurs. J’en ai fait une capture d’écran parce qu’il était vraiment beau.

Partout où je regarde, une chose vraiment belle peut attirer mon attention. Pour créer une coloration ou une collection pour une séance photo, on commence par tout simplement avoir un sentiment envers elle.

J’emporte un stylo et du papier partout au cas où je voudrais dessiner ou esquisser une idée que j’ai. J’ai beaucoup de journaux !

Quelle est la prochaine étape pour vous ? Y a-t-il des buts que vous visez dont vous pouvez nous faire part ?

Quelques buts… d’une part, je sais que les gens peuvent toujours reconnaître mon travail. Ils savent que c’est mon travail. J’essaie toujours de changer les choses, alors les gens ne demandent pas toujours : « Oh, est-ce que c’est de Rossa ? »

Lorsque les choses s’amélioreront après la pandémie, je veux bâtir ma carrière d’une façon différente.