Entretien avec Paul Pereira, Styliste hommes de l’année aux prix Contessa de 2021

Félicitations encore une fois ! Qu’avez-vous ressenti en entendant votre nom le soir de la remise des prix Contessa ?

J’ai été choqué ! Je me suis inscrit en pensant que je n’allais pas gagner. Il y avait beaucoup de bon travail dans la catégorie. La compétition était féroce. Si on s’inscrit en pensant qu’on va gagner, on risque d’être déçu. Je me suis inscrit sans attentes.

Vous avez inscrit une collection antérieure et gagné cette année grâce au nouveau règlement de la deuxième chance. Selon vous, pourquoi ce changement a-t-il été important cette année, et qu’est-ce qui vous a incité à inscrire cette collection-ci de nouveau ?

Je pense qu’il fallait qu’elle soit réinscrite. Je crois que cette collection était précoce d’un an. Beaucoup de gens suivent les tendances, mais je suis toujours à la poursuite de la prochaine tendance. Je sentais que cette collection, dont les photos et les coiffures étaient superbes, méritait une autre chance. La règle de la deuxième chance a permis à tout le monde de se rattraper et de voir quelles étaient les tendances.

Qu’est-ce qui a inspiré cette collection ?

Je suis allé au Royaume-Uni et en Irlande il y a cinq ans, et les jeunes portaient leurs cheveux vers l’avant. Un mouvement vers l’avant vraiment cool. Mais je savais que trois coiffures de ce genre ne fonctionneraient pas dans les compétitions. J’ai donc décidé de combiner ce qui est d’actualité et ce qui est avant-gardiste. Nous avons rendu hommage au beau barbu aux beaux cheveux très texturés, et aux looks androgynes plus nouveaux et plus frais. La collection est sombre avec beaucoup de texture. Les images ont l’air de croquis.

Quelles sont les autres choses qui inspirent votre travail et attisent votre créativité ? Comment gardez-vous votre travail d’actualité ?

Ma créativité vient de partout. Je viens de créer une nouvelle collection. Il y a une femme noire au travail qui coiffe ses cheveux différemment ; elle a toujours des looks différents. Récemment, elle portait des rallonges qui avaient été lissées, mais elle a mis une pince avec une vague/texture, ce qui a donné au look deux textures, ce qui m’a inspiré. Les gens dans la rue m’inspirent aussi. L’art et ce genre de choses ne m’inspirent pas, mais quand j’ai l’impression d’être coincé, j’adore la K-pop et la J-pop. Je travaille à l’angle Yonge et Yorkville à Toronto, alors je vois des gens vraiment cool quand je me balade. Je regarde quelque chose ou quelqu’un et je me dis : « ça ressemble à une coupe de cheveux faite à la maison, mais je peux la peaufiner ». Le style street et la K-pop sont de grandes inspirations pour moi. Je dis toujours aux jeunes stylistes de surveiller la K-pop.

Quel conseil pourriez-vous donner aux stylistes émergents que la participation à des compétitions comme les Contessas peut intimider ?

Bien des coiffeurs participent une seule fois et ne gagnent pas et ils deviennent négatifs et disent que c’est truqué – ils ne veulent être de nouveau blessés. Quand on fait une séance photo pour une compétition ou qu’on s’inscrit à une compétition, ça doit être pour soi. Ça doit être quelque chose qu’on veut faire et partager. Les Contessas sont la seule compétition au Canada où on peut partager son travail avec d’autres stylistes. N’ayez pas peur. Participez pour vous-même, pas pour gagner ou perdre. Si vous gagnez, ne vous vantez pas. Vous n’êtes pas le meilleur, vous avez ce titre seulement pour l’année.

Qu’est-ce que vous aimez dans les compétitions de coiffure ou de photos comme les prix Contessa ?

J’adore la compétition et la création. Une idée ne se concrétise pas toujours ; ce n’est pas grave. Nous avons récemment créé une collection contraire à ce que nous pensions. Il règne une énergie créative en studio quand les choses se passent comme on le souhaite, on rassemble une bonne équipe et tout le monde est autonome. Parfois, on crée à la volée et ce sont les meilleures collections.