Entretien avec Martin Menard, gagnant du prix Contessa Styliste avant-garde de 2023

Comment et pourquoi avez-vous commencé à participer aux prix Contessa ?

Je me suis inscrit pour la première fois il y a deux ans. Je voulais m’inscrire depuis mes débuts dans l’industrie de la coiffure. Je me souviens d’avoir vu toutes les collections, et qu’en 2015 ou 2016, Tony Ricci a gagné trois ou quatre prix, alors je me suis dit : « un jour, ça va être moi. »

Vous avez dit que votre collection de la catégorie Avant-garde de 2023 est inspirée du film Prey. Pouvez-vous m’en dire un peu plus ? Qu’est-ce qui a inspiré chaque look ?

Nous voulions que cette collection ressemble à l’art autochtone, mais elle également inspirée par le film Prey. J’ai vraiment aimé que le personnage principal soit une femme et qu’elle allait battre le prédateur. Son pouvoir m’a inspiré et j’ai voulu créer une collection qui présentait le féminisme, d’une certaine manière. J’ai modifié les corps des mannequins parce que je ne voulais pas qu’ils aient l’air très féminins ; je voulais qu’ils aient l’air forts. Comme les mannequins ne portent pas de vêtements, je ne voulais pas que les gens voient leurs courbes, et c’est pour cette raison que nous les avons enlevées.

Parlez-moi des looks de la collection. Quelles techniques avez-vous employées pour chacun ?

Nous avons collé du ruban pour peintres directement sur les cheveux pour créer les lignes dans la collection et pour faire ressembler les cheveux à des plumes.

Pour faire tenir la structure, nous avons placé des tiges de métal à l’arrière et nous avons employé de la colle Gorilla pour tout faire tenir en place.

Comment avez-vous choisi les couleurs de chacun de vos looks ?

Les couleurs sont basées sur le maquillage réalisé par mon épouse pour la collection.

Certains de vos enfants sont venus avec vous au gala des Contessas. Pourquoi avez-vous décidé de les emmener et qu’est-ce que ça signifiait pour vous ?

Pour nous, c’est la famille qui importe. Nous passons tout notre temps avec nos enfants et ils sont avec nous lorsque nous prenons des photos des collections. Ils sont une partie importante de ce que nous faisons. Ils nous voient travailler dur aux collections donc nous pouvons leur enseigner que lorsqu’on travaille dur dans la vie, on récolte ce qu’on sème, sinon on n’a rien. Nous aimons leur montrer que ça paye de se donner corps et âme dans ce qu’on fait. Je leur ai dit que le fait que j’ai gagné cette année ne veut pas dire que je vais gagner l’an prochain ou dans deux ans, mais je peux quand même leur montrer que plus on travaille dur, plus il y a d’avantages.

Vous avez également travaillé à cette collection avec votre épouse, qui a réalisé les maquillages. Quel genre d’expérience était-ce ? Qu’est-ce que ça signifie de gagner ce prix-là avec elle ?

Chaque collection est toujours un travail d’équipe pour nous. Je trouve les idées, mais Josianne garde l’œil sur moi, parce que je suis parfois désordonné et il peut être difficile pour moi de prendre du recul et de voir toute la collection ensemble. Elle m’aide à garder le cap, parce que pour elle, ce sont les détails qui importent. Ce qui est génial dans notre collaboration, c’est que nous ne nous disputons jamais quand nous créons des collections ensemble.

Vous avez mentionné que pour cette collection-ci, vous avez dû apprendre à travailler avec des rallonges. Comment ça s’est passé ? Avez-vous eu des difficultés dans la collection ?

C’est différent de travailler avec des rallonges par rapport aux cheveux naturels, parce qu’elles ne réagissent pas de la même façon. Je n’utilise habituellement pas de rallonges capillaires, mais je n’aurais pas pu créer les looks de cette collection-ci, parce que personne ne va mettre de colle Gorilla dans ses cheveux naturels. Donc pour réaliser la collection, j’ai dû apprendre à travailler avec un matériau différent et je pense que c’est le plus grand défi que j’ai eu à relever.

Comment était-ce d’assister à la remise des prix Contessa en personne après deux ans de pandémie ? Qu’avez-vous ressenti en gagnant ce prix devant vos pairs ?

C’était la première fois que je participais aux Contessas en personne. C’était un énorme compliment d’y être, et le prix est un cadeau que je n’attendais pas du tout. Nous sommes impatients de revenir l’an prochain.

L’importance de l’événement nous a surpris. Bien sûr, nous nous attendions à quelque chose de fou, mais pas comme ça, et ce qui nous a le plus surpris est le fait que les concurrents soient si gentils. Peu importe qui gagne et qui perd, tout le monde est heureux d’être présent et de célébrer son art.

Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans la participation aux prix Contessa ?

J’aime vraiment toutes les choses créatives qu’on peut faire. C’est extraordinaire de donner vie à une idée que j’ai en tête. Pour moi, c’est la créativité qui compte.

Avez-vous des objectifs ou travaillez-vous à un projet dont vous pouvez nous parler ?

Je travaille déjà à mes collections de l’an prochain et je veux me surpasser, mais en même temps je ne veux pas mettre trop de pression sur moi-même. Nous voulons créer quatre collections, et si nous ne sommes satisfaits de certaines d’entre elles, nous allons les inscrire. Nous ne voulons pas présenter de travail dont nous ne sommes pas fiers. Nous voulons réaliser autant de collections que possible dont nous sommes fiers l’an prochain.